Cet automne, Aurel Lardy s’est lancé dans une expédition ambitieuse : tenter une première à ski sur l’Aconcagua, sommet mythique de 6 962 m et plus haute montagne des Amériques. Une aventure courte mais dense, menée du 1er au 29 octobre, avec un objectif simple et immense à la fois :
ouvrir une ligne encore jamais skiée sur un versant resté vierge.
Pour cette expédition engagée, Aurel n’était pas seul. Il évoluait avec trois personnalités fortes, réunies par une même quête : l’aventure pure.
- Jean-Yves Fredrikssen (Blutch) : alpiniste et aventurier hors norme.
- Christina Lusti : skieuse canadienne de haut niveau.
- Guillaume Pierrel : guide et spécialiste du ski de pente raide
Une équipe soudée, expérimentée, habituée aux conditions austères et aux projets exigeants.
Avant de viser les 7 000 m de l’Aconcagua, le quatuor démarre par un massif voisin : le Cerro del Plata, près de Mendoza.
Mendoza sert de sas de décompression : barbecue gargantuesque, Malbec local, poussière et chaleur. Puis, place au sérieux. Les sacs sont lourds : vivres pour six jours, matériel d’alpinisme, ski et bivouac. Aurel s’appuie sur sa tente Big Agnes Shield 2, légère, résistante et taillée pour les conditions dantesques des Andes. Le viento blanco, avec ses rafales dépassant 80 km/h, met le matériel à rude épreuve.
"Malgré des rafales à plus de 80 km/h, elle tient bon, imperturbable."
Quatre jours d’acclimatation, chaque nuit un peu plus haut, avant de passer la dernière à 4 500 m. Puis, à l’aube, 4 h 15 d’ascension les mènent au sommet.
Avec Blutch, Aurel chausse les skis : une descente improbable sur des bandes de neige fines, reliées par des passages techniques. C’est court, chaotique, mais beau. Acclimatation réussie.
Retour express à Mendoza pour recharger les batteries (et les barbecues) avant d’attaquer le véritable défi.

Le 15 octobre, l’équipe entre dans le parc de l’Aconcagua grâce à un permis spécial : la montagne est encore fermée au public.
Ils sont seuls. Quatre humains dans un désert minéral battu par les vents.
Deux jours d’approche, 17 km de marche et des sacs proches des 30 kg. Les nuits deviennent glaciales, les sols abrasifs. La tente, exposée aux rafales et aux grains volcaniques, reste le dernier rempart contre l’immensité hostile.
Mais la montagne affiche un visage inhabituellement sec. L’hiver, pauvre en précipitations, a laissé très peu de neige. Après cinq jours d’installation, d’observation, de patience, ils tentent une montée jusqu’à 4 900 m.
Le vent se renforce. Le froid devient mordant.
La tempête finit par trancher : il faut renoncer...

Pas de porteurs.
Pas d’assistance.
Pas de dépendance extérieure.
Une aventure menée dans l’esprit le plus simple et le plus exigeant : celui de l’alpinisme engagé, où l’on avance avec ce que l’on porte, et rien d’autre.
Cette année, l’Aconcagua n’a pas voulu laisser passer les skis d’Aurel Lardy. Mais elle leur a offert bien plus que des courbes :
la camaraderie, la beauté brutalement simple des Andes, et cette promesse muette que seuls les sommets savent faire : reviens.

L’échec fait partie du jeu.
Il nourrit l’envie.
Il aiguise le regard.
Cette tentative n’est pas une fin : c’est un début.
Aurel et son équipe savent qu’ils reviendront, mieux préparés, pour ouvrir un jour cette ligne rêvée sur le géant des Amériques.
















